Origine du braille      
 

Parmi les moyens de communication offerts aux déficients visuels, le braille est à la fois le mieux et le plus mal connu du grand public. On sait qu'il s'agit d'un procédé de lecture tactile pour aveugles, sans pourtant pouvoir préciser davantage sa nature et ses conditions d'utilisation. Or, cette technique émane d'un ingénieur, officier de cavalerie, Charles BARBIER de la SERRE, qui avait mis au point un procédé d'écriture en relief des sons, pour permettre la transmission sans bruit de messages aux armées, la nuit ou dans l'obscurité. Il proposa en 1820 sa méthode à l'institution royale des jeunes aveugles de PARIS. Louis BRAILLE, en 1829, perfectionna ce système, en faisant correspondre une lettre à une forme, et en réduisant le nombre de points en relief utilisés pour produire chacune des formes.

Présentation du système braille

Il s'agit d'un système d'écriture et de lecture à partir de points en relief. Ces points, au nombre de six, forment une matrice de deux colonnes et de trois lignes. La présence ou l'absence de ces six points dans les six emplacements de la matrice aboutit à 63 combinaisons différentes. Ce qui permet, en français, de représenter les lettres de l'alphabet, les signes accentués, la ponctuation et les chiffres. L'ensemble de la cellule Braille mesure de six à sept millimètres de hauteur et de trois à quatre de largeur. Elle peut donc être identifiée, "lue" par la pulpe du doigt.

Alphabet braille

Les gros points représentent les points en relief de la cellule Braille
Les petits points représentent les emplacements laissés vides.

Lettres et signes de ponctuation

alphabet braille

Chiffres et signes mathématiques

chiffres braille leger

Notation musicale

notation musicale leger

Les contraintes du système braille

Toutefois ce système présente un certain nombre de difficultés, ou pour le moins de contraintes.

Du fait de la taille de chaque cellule Braille, "le volume des productions est en moyenne 30 à 50 fois supérieur à celui des imprimés ordinaires". Le petit Larousse occupe en braille une armoire ou une bibliothèque pleine, à lui tout seul. La production, l'accès et le transport de ce type de document s'en voit donc compliqué d'autant. Pour remédier à cela, il a été créé un braille abrégé qui permet de nombreuses contraction de mots, de suffixes et de préfixes. Ainsi, pour l'impression du français en braille abrégé, on parvient à une économie de place de l'ordre de 40 % par rapport au braille classique (appelé le braille intégral).

Le problème se retrouve en ce qui concerne la vitesse de lecture. Le braille est lu lettre à lettre, alors que visuellement le mot est reconnu en tant que forme globale. Dans le premier cas, la vitesse moyenne de lecture est de l'ordre de 100 mots par minute. Dans le second elle est d'environ 250 mots par minute. Le recours au braille abrégé ne permet apparemment pas, en français, un gain très significatif de vitesse de lecture. Celle-ci semble plutôt dépendre de l'âge d'apprentissage et du mode de lecture. Un apprentissage dans l'enfance et une lecture bimanuelle, souvent par une "exploration disjointe simultanée" des deux index sur deux passages différents du texte, sont autant de gages de rapidité.

Enfin, et peut être surtout, le braille est une technique complexe qui suppose un apprentissage long (tout particulièrement s'il est appris à l'âge adulte), des capacités cognitives et tactiles adaptées ainsi qu'une motivation solide. Cette exigence explique sans doute que le braille reste peu pratiqué par les déficients visuels.

L'écriture du braille

L'écriture du braille est possible soit de manière automatique (transcription informatique d'un texte en mémoire), soit manuellement grâce à l'aide d'une tablette ou d'une machine.

  • Sur la tablette, le sujet imprime avec un poinçon en creux et en miroir (de droite à gauche), un texte qu'il ne peut relire qu'en retournant sa feuille (pour avoir les points du côté des bosses). Technique qui est utile pour des prises de notes rapides et discrètes, mais complexe au niveau pratique du fait de l'inversion qu'elle suppose.
     
  • machine perkinsL'écriture du braille à la machine permet d'éviter ces deux difficultés. En effet, les points sont embossés simultanément par- dessous. Le sujet n'a pas d'inversion à réaliser et peut relire ce qu'il vient de taper. La machine permet donc, principalement pour l'enfant, à la fois un apprentissage plus rapide et une réduction importante des erreurs de symétrie de caractère. La machine le plus souvent utilisée est la  machine Perkins. Le défaut de ces machines est le poids et l'encombrement. Il est difficile d'en mettre une dans son sac à main!

Le braille occupe une position importante dans la maîtrise par les déficients visuels des moyens de communication. Il constitue toujours l'un des outils majeurs de l'intégration de ces sujets. En témoigne la corrélation observée, dans les études récentes, entre le niveau d'efficience obtenu en braille en fin de prise en charge rééducative et le devenir professionnel des sujets .


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